Normes et souveraineté : l’Europe face aux standards de la désinformation
Contexte
Le débat du 25 septembre 2025 a mis en lumière un risque majeur : laisser les grandes plateformes américaines ou chinoises définir seules les normes techniques pour identifier le vrai et le faux dans l’espace numérique. Google avec SynthID, Meta avec ses solutions open source, ou encore la législation chinoise imposant un marquage obligatoire, montrent que la bataille des standards est déjà engagée.
En parallèle, l’Europe avance avec deux outils réglementaires puissants :
- Le Digital Services Act (DSA), qui impose des obligations de transparence et de modération aux plateformes.
- L’AI Act, qui prévoit notamment des obligations de traçabilité pour les contenus générés.
Les enjeux
- Souveraineté : qui doit avoir la capacité de dire ce qui est authentique ou non ? Laisser ce pouvoir aux Big Tech reviendrait à leur donner un rôle quasi-régalien.
- Adoption rapide : sans normes partagées et faciles à implémenter, les solutions resteront fragmentées et inefficaces.
- Confiance publique : des standards trop dépendants d’acteurs privés extra-européens risquent d’alimenter la méfiance plutôt que la réduire.
Un dilemme stratégique
1 - Privilégier la souveraineté européenne : prendre le temps de définir nos propres standards, quitte à ralentir leur adoption internationale.
2 - Accepter les solutions existantes des Big Tech pour aller vite et éviter le vide normatif, au risque de perdre la maîtrise à long terme.
Pourquoi en débattre ?
La question des standards techniques est en réalité une question politique : qui contrôle les clés de la confiance numérique ? C’est aussi une question économique, car celui qui impose le standard impose souvent l’écosystème qui l’accompagne.
Question ouverte
Faut-il absolument développer des standards européens souverains, même si cela prend du temps, ou vaut-il mieux s’appuyer sur les solutions proposées par les Big Tech pour agir rapidement ?
